TESTS ET REVELATEURS D'INFECTIONS


Le test ELISA recherche la présence d'anticorps dans le sang humain. Réalisé trop tôt, il est inutile.

Dans le cas de la maladie de Lyme, il faut 4 à 12 semaines (*) à compter de la piqûre pour que les anticorps puissent apparaître. Il s'agit d'un processus long qui nécessite plusieurs étapes :

  • Les lymphocytes (cellules du système immunitaire) doivent affronter les bactéries ;
  • Se transformer en lymphocytes mémoire ou en lymphocytes activées ;
  • Avant de produire des protéines, appelées anticorps. 

 

Les Borrelia, (bactéries responsables de la maladie de Lyme), disposent de la capacité de changer leurs protéines de surface. Or le test ELISA repose sur l'identification des protéines de surface de la bactérie, ce qui rend la détection de l'infection difficile. Ces mutations entraînent donc des faux négatifs. 

 

En conclusion, ce test regroupe des problèmes de précisions, de ciblages et de sensibilité.

Le test Western Blot est réalisé comme test de confirmation lorsque le résultat du test ELISA est positif. Il est plus sensible que le test ELISA. 

 

Plusieurs protéines IgG et IgM spécifiques aux Borrelia 14, 18, 21, 25, 29..., sont testées.  La positivité à une de ces protéine indique de façon certaine une exposition à la bactérie puisqu'elles sont spécifiques à l'infection. 

Le CDC (Center for Disease Control) requiert pour établir un diagnostic un minimum de cinq bandes IgG et deux bandes IgM positives :

  • Les bandes IgG indiquent une nouvelle infection ou une infection ancienne réactivée ;
  • Les bandes IgM indiquent une ancienne infection ou une infection actuellement active.

La distinction repose sur la présence ou non de symptômes.

 

En résumé, la positivité d'une seule bande spécifique à Borrelia burgdorferi lors du test Western Blot peut suffire à indiquer un contact avec la maladie de Lyme. Par conséquent, il est possible d'avoir été exposé à la bactérie et d'être malade, même en présence d'un résultat négatif ou douteux.


Un test négatif ne permet pas toujours d'exclure le diagnostic de la maladie de Lyme. Certains éléments doivent également être pris en compte :

  • La prise d'antibiotique et de corticoïdes peuvent influencer les résultats en diminuant la présence d'anticorps détectables dans le sang. C'est pourquoi, il est recommandé de réaliser les tests avant le début de médications ou après un certain délai consécutif à l'arrêt des traitements (6 semaines environ) afin d'optimiser les chances de détections ;
  • En cas de borréliose chronique, il est possible que le système immunitaire affaibli ne produise pas assez d'anticorps ce qui complique leur détection lors d'une prise de sang. 

Tests de dernier recours : CRP & vitesse de sédimentation 

 

PROTEINE C-REACTIVE (CRP)

Les CRP sont des marqueurs couramment utilisés pour évaluer le niveau de l'inflammation dans l'organisme. Elles sont produites par le foie en réponse à une inflammation, quel que soit la nature de celle-ci (maladie auto-immune, blessure...).

 

Un taux normal de CRP se situe généralement en dessous de 6 mg/L. Lorsqu'une inflammation est présente, les niveaux de CRP peuvent augmenter considérablement, révélant la présence et l'intensité de l'inflammation.

 

VITESSE DE SEDIMENTATION 

La vitesse de sédimentation (VS) est un autre test utilisé pour évaluer la présence d'une inflammation dans le corps. Il mesure la vitesse à laquelle les globules rouges se déposent au fond d'un tube de sang pendant une période donnée, généralement une heure.

Une augmentation de la vitesse de sédimentation peut être associée à une inflammation, car les protéines inflammatoires et les fibrinogènes présents dans le sang peuvent entraîner une agglutination des globules rouges, ce qui les fait descendre plus rapidement dans le tube de sédimentation. 

 

Voici les valeurs de référence pour la vitesse de sédimentation chez des individus en bonne santé :

  • Chez les hommes :
    • De moins de 50 ans : Inférieur à 15mm/h ;
    • De plus de 50 ans : Inférieur à 20mm/h ;
  • Chez les femmes :
    • De moins de 50 ans : Inférieur à 20mm/h ;
    • De plus de 50 ans : Inférieur à 25mm/h. 

 

 

Ces tests ne sont pas révélateurs d'une inflammation spécifiques mais peuvent aider à exclure des causes psychosomatiques, en révélant une réponse inflammatoire réelle dans le corps.

Autres tests

 

D'autres examens peuvent être effectués pour détecter cette infection, cependant, la fiabilité de ces tests restent discutables. Voici quelques exemples parmi lesquels figurent :

 

  • Le test ELISPOT qui évalue la réponse immunitaire cellulaire spécifique en détectant les cellules mémoires (lymphocytes et cytokines), impliquées dans la réponse immunitaires. Si ces cellules "se souviennent" d'un contact antérieur avec un antigène, tel qu'une bactérie, alors elles peuvent être détectées et le résultat sera positif ;

 

  • La mise en culture du liquide céphalorachidien pour détecter la présence de la bactérie dans le système nerveux central ;

 

  • Le prélèvement ou une biopsie cutanée ;

 

  • Une recherche par technique d'amplification génique in vitro par PCR utilisé seulement en milieu hospitalier ;

 

  • Les recherches du professeur Luc MONTAGNIER qui ont soulevé l'idée d'un test, permettant de détecter dans le plasma sanguin des traces d'ADN de la bactérie, en captant des ondes électromagnétiques émises par l'échantillon étudié.

Références :

(*) France Lyme - Lettre de réponse du chef de cabinet de Marisol Touraine - 06 mars 2013 : Lien

(1) Centers of disease control and prevention - Diagnosis and Testing : Lien

(2) V. SCHALLER - MALADIE DE LYME, L'épidémie qu'on vous cache - ISBN : 978-2-36549-120-4 - 2015 : Lien 

(3) Pr Christian PERRONNE - La Vérité sur la maladie de Lyme - ISBN : 978-2-7381-4997-8 - septembre 2017 : Lien 

(4) BiOutils: l’interface de l’Université de Genève pour soutenir l'enseignement des Sciences de la Vie - 14 Le test ELISA : Lien 

(5) Microbiologie chimique - ELISA indirecte : principes et étapes : Lien

(6) Molecular devices - Western Blot : Lien

(7) Anticorps en ligne - Test de Western blot: Électrophorèse de protéines sur gel : Lien

(8) Mabtech - ELISpot : Lien 

(9) Baromètre Santé 2016 piloté par Santé Publique France Figoni  "Lyme borreliosis and other tick-borne diseases. Guidelines from the French Scientific Societies (I): prevention, epidemiology, diagnosis”, Médecine et maladies infectieuses 2019 : Lien 

(10) Fisher scientific - Le dosage ELISpot : Lien

(11) Cerar T, Ruzić-Sabljić E, Glinsek U, Zore A, Strle F. Comparison of PCR methods and culture for the detection of Borrelia spp. in patients with erythema migrans. Clin Microbiol Infect. 2008 Jul;14(7):653-8. doi: 10.1111/j.1469-0691.2008.02013.x. PMID: 18558937. : Lien

(12) Marangoni A, Sparacino M, Cavrini F, Storni E, Mondardini V, Sambri V, Cevenini R. Comparative evaluation of three different ELISA methods for the diagnosis of early culture-confirmed Lyme disease in Italy. J Med Microbiol. 2005 Apr;54(Pt 4):361-367. doi: 10.1099/jmm.0.45853-0. PMID: 15770021. : Lien

(13) Roger LENGLET, Chantal PERRIN - L'affaire de la maladie de Lyme, une enquête - ISBN : 978-2-330-09697-7 - 2018 : Lien 

(14) Branda JA, Steere AC. Laboratory Diagnosis of Lyme Borreliosis. Clin Microbiol Rev. 2021 Jan 27;34(2):e00018-19. doi: 10.1128/CMR.00018-19. PMID: 33504503; PMCID: PMC7849240. : Lien

(15) Lader E. Lyme disease misdiagnosed as a temporomandibular joint disorder. J Prosthet Dent. 1990 Jan;63(1):82-5. doi: 10.1016/0022-3913(90)90272-e. PMID: 2295991. : Lien